C’est la saison des vendanges, on n’y coupe pas. Ou plutôt si, on coupe – et de belles grappes champenoises.
La saison des vendanges, c’est l’occasion de découvrir et redécouvrir des maisons de qualité, des maisons d’exception, comme j’ai eu l’occasion de le faire récemment, au sein de la Champagne. De la vigne à la flûte …
1ère session : Direction Reims, avec l’équipe Sowine, et plus particulièrement le Clos Lanson pour prendre part à leurs traditionnelles vendanges, où tous les membres de la Maison, jusqu’au président Philippe Baijot, pratiquent le sécateur ! Et avec la présence cette année de Tomer Sisley, comme ambassadeur d’exception. Viril, séduisant, de caractère – à l’image des champagnes Lanson, certains diront.
Bref, c’est dans la bonne humeur et avec une météo clémente, que j’ai pu m’initier à l’excercice et participer à la récolte des raisins, qui serviront à élaborer la future cuvée du Clos. Plutôt fière.
Ce clos, assez mythique, rappelons-le, par sa petite superficie d’un hectare de Chardonnay, en plein coeur de Reims, et dédié entièrement à la cuvée millésimée « Clos Lanson » dont le premier datant de 2006 devrait arriver très prochainement sur le marché.
Une journée dans le Clos, c’est aussi pouvoir visiter la Maison, et entamer, avec de riches explications et anecdotes, un véritable parcours initiatique, aux différentes étapes de l’élaboration du Champagne. Et quelle excitation de déambuler dans les enfilades de caves souterraines : une ville sous la ville, habitée par des crus d’exception … Extra Age Brut bien charpenté, Extra Age Blanc de blancs à la jolie structure, Noble Cuvée Blanc de blancs 2000, doux et long en bouche. La dégustation, encadrée par le Chef de Cave et Oenologue Hervé Dantan, récompense les âmes endurantes..!
Sans oublier la traditionnelle potée champenoise, plat convivial et emblématique de la région, par excellence.
Plus d’informations sur la Maison Lanson.
Seconde session : Epernay, où je me suis rendue – forte de mes compétences dans l’art des vendanges, recemment acquises. Direction le domaine des champagnes Besserat de Bellefon. En compagnie cette fois-ci, du fidèle Club des Vins Nicolas.
Même si cette dernière est devenue la propriété du groupe Lanson, en 2006, ses champagnes n’ont rien à voir. Fondée en 1843, la Maison BB a toujours élaboré des champagnes destinés à la gastronomie : « Préparez-moi un vin de Champagne suffisamment oncteux pour accompagner tout un repas et je vous commanderai 1000 bouteilles au lieu de 100 … » lança le directeur du restaurant La Samaritaine de Luxe à Victor Besserat en 1930. De là, est née la célèbre Cuvée des Moines, fleuron de la Maison, connue pour sa grande légèreté. Cette « sensation » se trouve dans la singularité d’un processus, propre à l’appellation, et ses fameuses bulles 30% plus fines qu’un champagne classique.
Là encore, moment plus que convivial que cette nouvelle initiation aux vendanges, suivie d’un merveilleux déjeuner champêtre, au milieu des vignes. Permettant d’apprécier la beauté de la région champenoise, en dégustant les crus de la gamme.
Dégustation qui s’est prolongée après la visite des caves, en compagnie de Cédric Thiébault, Chef de Cave et Oenologue de la Maison Besserat de Bellefon – expérience moins bucolique mais nettement plus formatrice !
Il faut déjà savoir que les champagnes BB – chose rare, conservent leur fermentation en acide malique sans transformation en acide lactique. Sous-entendu, ces derniers gardent une certaine acidité, rondeur et fraîcheur de la pomme, contrairement aux crus subissant une fermentation acido-lactique, qui apporte, comme son nom l’indique une douceur, proche du « lait ».
Ce sont des champagnes qui possèdent également moins de pression que les autres (4 barres au lieu de 6) – pouvant effectivement accompagner tout un repas.
Blanc de blancs 2009 ? Champagne minéral, crayeux, exprimant tout son terroir. Il est soyeux en bouche, et tapisse tout le palais.
Brut 2009 ? Champagne vineux, davantage complexe, qui dégage des notes végétales et arômatiques (jasmin, chèvre-feuille), ou encore de fruits jaunes. Rappelons que Brut signifie moins de 12 grs/L de sucre ajouté au dégorgement. Le Brut de la Maison est à 9 grs/l.
Extra Brut 2009 ? (moins de 6 grs/L de sucre). Champagne ciselé, charpenté, qui détient son équilibre par davantage de vieillissement et un assemblage plus spécifique en pinot noir (75% pinot noir / 25% chardonnay). Très intéressant. On le situe dans les vins d’amateur, moins destiné au grand public. Il exprime toute la « pureté originelle du champagne ».
Plus d’informations sur la Maison Besserat de Bellefon.
A en écouter les professionnels de la région, l’année aurait été particulièrement favorable. Avec des conditions météorologiques optimales ayant produit une qualité « extra » de raisin, et similaire à celle de 2012. Les années en 5, nous confie-t-on, donnent souvent lieu à des cuvées d’exception : la cuvée 2015 serait-elle la prochaine millésimée ? Rendez-vous dans quelques années pour le savoir !
